
Mordançage
Le travail de préparation de la fibre commence par plusieurs lavages successifs des pièces de tissu afin d’enlever l’apprêt déposé sur les fibres.
Ces lavages seront différents s’il s’agit de fibres naturelles vierges qui par définition n’auront pas été teintes mais qui auront tout de même subies un apprêt ou de tissus neufs sortant des usines dont il va falloir mettre à nues les fibres ou encore de tissus de seconde main qui devront faire l’objet de beaucoup de traitements pour les débarrasser de la saponine accumulée au fil des ans et des lavages. Là encore, il n’existe pas de recettes miracles et chaque pièce de tissus doit être traitées selon son origine et sa nature, un coton ne se nettoyant pas comme un lainage ou une soie.
Les températures de lavage et rinçage, mais également la qualité de l’eau, sont à prendre en compte tout au long de ces opérations.
Ensuite les pièces sont « mordancées » conformément aux besoins de la fibre et selon la plante tinctoriale choisie afin de permettre à la couleur de bien se fixer dans le tissu.
L’étape du mordançage est importante car il s’agit de créer ou d’accentuer une affinité des fibres pour les colorants.

Teinture
Les bains tinctoriaux sont obtenues à partir de plantes, fraiches ou séchées quelques fois congelées, mais aussi d’extraits tinctoriaux, poudre de tanins ou d’écorces de bois et même de composts.
La teinture peut se faire de manière directe en faisant macérer ou bouillir dans l’eau certaines plantes afin d’en extraire les colorants. Chaque espèce tinctoriale nécessite un modus operandi différent. Certaines couleurs sont obtenues à froid par macération d’autres nécessitent une infusion ou une décoction. La température de l’eau, le ph (acide, neutre ou alcalin) et la durée des bains sont autant de facteurs qui varient en fonction de la nature des colorants mis en oeuvre et des fibres à teindre.
Un autre type de teinture est celle des colorants dits de cuves comme la teinture à l’indigo. La cuve est le lieu de réactions chimiques et organiques qui consistent à rendre solubles des pigments afin qu’ils puissent imprégner les fibres textiles. La poudre d’indigo bleue est insoluble et ce n’est qu’après transformation au sein de la cuve dans un milieu fortement basique et à travers une réduction qu’elle pourra atteindre les fibres de coton, soie ou laine. Elle sortiront d’ailleurs de la cuve dans un coloris jaune verdatre et ce n’est qu’au contact de l’oxygène de l’air qu’elles prendront leur couleur indigo et que le pigment se manifestera de nouveau.
Il faut dans la mesure du possible teindre de moyens métrages pour économiser les ressources naturelles, eau et énergie. Les bains de teinture sont utilisés jusqu’à épuisement. Les bains de mordançage sont réutilisés de façon cyclique afin de minimiser leur rejet dans la nature. Les cuves de teintures à l’indigo doivent également faire l’objet de recyclage et sont alimentées afin d’être toujours productives.